Louis BONAZ
Natif de Gignez, Louis BONAZ, dit " BIBI " entre dans la résistance à 17 ans et monte, le 1er Juin 1944, au Col de Richemont à 19 ans. Tireur fusiller, il participe à la bataille du Col de Richemont et à plusieurs autres actions armées.
Quels sont les causes qui ont fait entrer M. BONAZ dans la résistance?
M.BONAZ, entre en résistance parce que dans sa jeunesse, ses parents et les gens qui connurent la 1ère Guerre Mondiale, avaient un profond dégoût des Allemands, suite à quatre années de restrictions et au nombre élevé de victimes. De plus durant l'occupation, les Allemands brûlaient les livres relatant la guerre de 1914-1918. Il y avait également des problèmes pour se nourrir, s'habiller, etc… car tout était limité avec des tickets de rationnement.Enfin l'occupation était plus difficile à " digérer " pour un jeune.
Résistance et distribution.
Il ne peut monter au Col de Richemont (lieu de vie des maquisards dans la région) avant le 1er juin 1944, car à cet époque sa présence n'était pas indispensable puisque qu'il aurait fallu le nourrir, l'habiller et surtout il n'était pas appelé pour le Service du Travail Obligatoire. Avant d'être maquisards, il était résistant au village et certains soir, Louis BONAZ collait des affiches en forme de cercueil sur les portes des maisons de collaborateurs. Avec son vélo, il jetait dans les rues des journaux sur la résistance et disparaissait comme une ombre dans le noir. Souvent, les dimanche après-midi, il s'entraînait, à monter et démonter les armes, dans un ancien couvent, à SEYSSEL. Mais aussi, bien qu'il soit résistant, il garda son emploi, ce qui lui apporta un salaire mensuel. Il informa ses patrons, de ses actions de résistance. La chambre, qu'il disposait, sur son lieu de travail lui aurait permis de s'échapper si les Allemands ou les Gendarmes étaient venus le chercher. Ils avaient également mis au point un système de dissimulation dans une cuve vide, car il travaillait chez des viticulteurs à Corbonod.
Du " Carburant Français " au " Maquis ".
Avant de monter au maquis, Louis BONAZ, résistait à SEYSSEL. Le 1er Juin 1944, les résistants l'informent que le débarquement Alliés en Normandie ne va pas tarder, il monte au Col de Richemont, sous l'appellation de " Carburant Français " Lorsque, lui et ses collègues montaient au Col de Richemont chercher du bois pour nourrir les gazobois, ils en profitaient pour dissimuler des armes, dans un petit cabanon en forêt. le 6 juin 1944 le " Carburant Français ", se transforme et devient le maquis, il débute par un petit groupe, puis se transforme en trois sections de trente hommes chacune (Landraud, Chanel et Barneoud). " BIBI BONAZ " faisait parti de la section de Chanel et son frère celle de Landraud.
Photo du "Carburant Français".
La vie au Col de Richemont.
Lorsque, il lui est demander de monter au Col du Richemont à la " Ferme de la combe à la donne ", il s'illustre par à un bon maniement des armes, il devient tireur fusiller et dispose donc d'un fusil mitrailleur (le " Bren " arme Britannique) avec 7 chargeurs sachant qu'un chargeur contient 27 balles. Il s'occupait également de faire la cuisine.
La ferme qui abritait les maquisards au "Col de Richemont".
Comment se ravitaillait M. BONAZ?
Il se ravitaillait grâce au parachutage des alliés, qui larguaient des armes mais aussi de l'argent. Pour se nourrir les maquisards rendaient visite aux agriculteurs, de la région, ces derniers fatigués de l'occupation allemande et ses interdits donnaient le plus souvent gratuitement leur nourriture. D'autres autorisaient les résistants à arracher des pommes de terre dans leur champ. Plusieurs résistants, étaient chargés de la cueillette des champignons dans les bois. Le marché noir était aussi un moyen de se nourrir.
On parade à Oyonnax.
Le 11 novembre 1943, 250 maquisards descendent à Oyonnax et défilent, les résistants, déposeront une gerbe en forme de Croix de Lorraine sur le monument au mort, portant l'inscription " Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ". Après une minute de silence et une Marseillaise entonnée avec la foule, ils rejoignirent leurs camps respectifs. C'est Girousse qui organisa se rassemblement, avec le Colonel ROMANS-PETIT. Le défilé, relaté par la presse clandestine et la radio de Londres, eu un impact sur la population Française et sur les Alliés, car elle montra que la résistance, était une force concrète. M.BONNAZ ne s'y trouvait pas car il n'était pas maquisard.
Les actions armés.
Le 12 Juillet 1944, un affrontement a lieu entre les Maquisards et les Allemands au " Col de Richemont ". Une journée alors qu'ils étaient au courant d'un convoi militaire, ils sont partis à six dans une voiture en direction du pont de " Laloi " vers Culoz. M.BONAZ, c'est mis en poste avec son fusil mitrailleur, et leurs ont tendu une embuscade. Les Allemands ont essuyé de grosses pertes tandis que les maquisards sont tous rentrés sains et saufs.
Certains résistants sabotaient les voies pour détruire ou ralentir le ravitaillement ennemi. Les coups de forces se faisaient en dehors des villages pour éviter une répression sur les habitants locaux. Début Septembre, à 4 heures du matin aidé des chars américains et d'autres maquisards, ils libèrent Bourg-en-Bresse.
Les parachutages Alliés.
Pour permettre aux Maquisards, de se battre, les alliés, durant la guerre leurs ont envoyé des armes, des munitions, de l'argent, mais aussi des hommes (par exemple le colonel HESLOP) pour coordonner et renseigner leurs pays du travail effectué par la résistance. Le plus gros parachutage reçu à eu lieu, un après midi de début Août 1944, dans la prairie d'Echâlons, environ 100 hommes étaient dispersés pour récupérer les caisses avant que n'arrivent les Allemands. M.Bonnaz n'a pas pu assister au parachutage des 90 tonnes de matériels par 30 forteresses volantes. Il était chargé de faire bouillir l'eau pour enlever la graisse de stockage des armes, et les regraisser pour qu'elles fonctionnent. Toutes les communes étaient présentent pour se distribuer le stock de matériels. Les armes arrivaient en pièces détachées et il fallait les remonter.
Qui dirigeait tous ces hommes?
Les ordres venaient du PC (Poste de Commandement) dirigé par le Capitaine Petit, devenu le Capitaine Romans, puis le Colonel Romans-Petit, et ses lieutenants comme GIROUSSE . Son PC était en éternel mouvement pour éviter de se faire repérer. Pour faire passer ses ordres ou communiquer entre eux ils utilisaient, le morse, la radio, les émetteurs-récepteurs, mais surtout le bouche à oreille. Tandis qu'au Col de Richemont, Picquerey gérait les trois sections, Landraud (gendarme de Virieu le Grand) , Chanel et Barneoud.
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