Vassieux en Vercors
Le combat de Vassieux
Vassieux est un village sirué au sud du plateau, autour duquel 3 camps de Résistants avec au total une centaine d'hommes ont été installés. C'est là que sont effectués les parachutages alliés pour le sud du Vercors. Le 16 Avril 1944, 500 hommes (des troupes de la Milice et des soldats allemands) anvahissent le Vercors sud. Les maquisards prévenus, cachent les armes dans des grottes et changent les camps de place. Pendant une semaine, les Miliciens cherchent les caches des Résistants et des armes. ILs fouillent et pillent les habitations et les fermes pour les trouver. Pour s'informer, ils terrorisent la population, arrêtent les habitants et menacent de les fusiller s'ils ne parlent pas. Le 23 Avril, six Résistants sont jugés par les Allemands à la chapelle-en -Vercors, ils seront déportés, deux d'entre eux ne reviendront pas. les premiers tueurs de Vassieux-en-Vercors étaient des Français. Le 14 Juillet à 9 heures, un parachutage est effectué par 72 avion américains qui larguent près de 1000 containers d'armes et de munitions et même un petit parachute tricolore en l'honneur de la fête nationale. Dès la fin du parachutage, des avions allemands arrivent et mitraillent les Résistants en train de récupérer les containers. D'autres avions bonbardent Vassieux, qui est déjà en grande partie détruit. Les avions bombardent durant des heures et s'acharnent sur tout : Résistants, habitants, maisons, fermes, bétail, récoltes. Le 21, 200 SS sont envoyés par les planeurs, alors qu'en entendant les bruits des avions, les Résistants pensent que ce sont kes troupes de renfort. Les SS descendent vers les maisons et tuent sans distinction Résistants et civils. Des Résistants se précipitent sur leurs armes et ripostent. Toutes les unités autour de Vassieux (400 hommes) essaient de venir aider leurs camarades submergés par les SS. A la tombé de la nuit, les Allemands améliorents leurs position dans Vassieux. Une centaine de Français, Résistants et Civils sont déjà morts. Dès l'aube, les Allemands ne cessent d'envoyer des armes et des renforts à leurs troupes installées dans le village. Du 28 juillet au 3 août, les Allemands vont exercerdes répressions. Ils massacrent les Résistants, les civils et même les animaux, qu'ils attachent dans les étables et les brûlent avec les fermes. De nombreux civils ont été massacrés. 150 seront tués dans Vassieux et les environs. Beaucoup ont été torturés ou tués aprés de cruelles souffrances. Des centaines de bêtes ont été abattues. Tout le matériel agricole est détruit. Le village n'est plus que ruines.
Le grand parachutage du 14 juillet / Parachutage à l'ouvertur / Ramassage des parachutes / Les planeurs atterissent
Le Village martyr
Vassieux, 21 juillet : ce jour-là et les suivants, les Allemands massacrent une partie de la population civile. Avant de mourir, des victimes sont torturées et mutilées. Les maisons qui ont échappé aux bombardement sont incendiées.
Tombés du ciel comme la foudre sur Vassieux, le 21 juillet, les Allemands réduisent le village en cendre et, jusque dans les hameaux, massacrent sauvagement tous les habitants qu'ils peuvent trouver.
Firmin Blanc, facteur receveur à la retraite qui s'occupe du secrétériat à la mairie, s'est réfugié chez sa soeur au hameau du Château. Il a emmené avec lui sa femme, ses deux filles, sa belle-mère, sa belle-filles et ses quatre petit-enfants. IL charge un voyage de foin avec ses filles, Suzanne et Jeanne, lorsque les planeurs allemands plongent sur eux. La première se précipite vers la maison pour prévenir du danger, précédant de peu les soldats ennemis qui ont déjà atteri. Elle n'a pas le temps de ressortir : les bourreaux arrivent pour accomplir leur crime. Une bombe jetée dans la pièce, le feu qui se déclare et toutes les issues de la ferme gardées. Des cris, des pleurs. Et l'agonie pendant plusieurs jours. Puis un silence de mort. La petit Arlette, 12 ans, coincée sous les décombres mais vivante, est entourée par les cadavre de sa famille. Parmi eux, ses deux petites soeurs et son frère de 18 mois. Son grand-père et sa tante Jeanne avaient réussi à se cacher dans une grotte ; découverts, il est abattu tandis qu'elle parvient à s'enfuir à travers bois.
Pendu : Au hameau de la Mure, Yvette Barnarie, qui est veuve depuis le bombardement du 13 juillet, assiste à l'assassinat de son bébé de 18 mois qu'on li a arraché des bras, avant de mourir écrasée sous plusieurs sacs de blé. Son oncle est massacré. Un peu plus loin, les membres de la famille Paul Martin sont enfermés dans une loge à cochon ete brûlés vifs. Sous un arbre, deux patriotes sont pendus selon un système de balancier obligeant le plus fort à condamner l'autre. Le premier a les yeux arrachés, la langue coupée et une jambe attachée à une haie : reposant sur un seul pied, il finit par se pendre tout seul d'épuisement. Marie Bonthoux, 70 ans, est abattue en voulant prendre la défense de trois enfant cachés sous un rocher et blessés par des grenades. Martial Berthet, 55 ans, est fusillé au moment où il sort ses papiers pour prouver qu'il n'est pas un terroriste. Marius Appaix, 60 ans, est exécuté devant sa vieille mère, épargnée alors qu'elle demande aussi la mort. Paul Jallifier et son domestique sont emmenés en forêt de Lente et pendus par les pieds. Marthe Mottet et ses parents octogénaires sont tués, placés dans un tombereau et jetés dans une maison en feu. Alfred Fermond est abattu devant sa demeure où il a recueille des femmes et des enfants : lancées à l'interieur, des grenades provoquent des incendie auquel ne peuvent échapper Marie Morin et Georges Fermond, son neveu infirme qu'elle a essayé de sauver ... Beaucoup de personnes trouvent ainsi une mort affreuse, au village ou dans les hameaux. D'autres ont eu le temps de se réfugier dans les bois d'où elles apperçoivent parfois les flammes qui dévorent leurs habitations.
"Sur 150 maisons que comptait Vassieux, 140 sont complètement détruites, démolies par les bombardements ou incendiées à la main, raconte l'abbé Fernand Ganol, curé de la paroisse. L' église n'est plus qu'un ensemble de murs calcinés. Le cheptel a totalement disparu, et une bonne partie est carbonisée dans les écuries. "Partout gisent des cadavres putréfiés dont l'deur nausébonde se répand très loin. Pas un être vivant".
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Le martyre d'Arlette Blanc
Jeudi 27 juillet, à Vassieux , L'abbé Gagnol et Pierre Revol viennent chercher vêtements, linge et chaussures cachés au domicile de celui-ci, au hameaux du Château. Une voix venant des décombres d'une maion voisine attire leur attention. C'est ainsi qu'ils découvrent sous les gravats Arlette Blanc, 12 ans, coincée au milieu des corps sans vie de sa famille. "Aprés plusieurs heures qui semblent interminables - les Allemands sont à 600 mètre de nous - aprés avoir retourné tous les cadavres en pleine décomposition, Arlette est enfin dégagée" raconte l'abbé Gagnol. Je Elle a survécu sans boire ni manger depuis le vendredi précédent. Emmenée puis soignée, son état reste stable jusqu'au dimanche 30. Ce jours-là, commence une agonie qui va durer vingt heures. "ne pensais pas que tant de souffrances étaint nécessaires pour mourir, confit-t-elle. Je vais mourir et mon papa qui n'est pas là ..." Pauvre père qui avait envoyé sa femme et ses enfants à Vassieux pour les mettre en sécurité, pense l'abbé Gagnol. Lundi 31 juillet : Arlette Blanc a cessé de vivre.